L’AdBlue est une solution composée de 32,5 % d’urée et de 67,5 % d’eau déminéralisée, injectée dans le système d’échappement des véhicules diesel équipés de la technologie SCR (Selective Catalytic Reduction) .
L’objectif est de convertir les oxydes d’azote (NOx), polluants majeurs issus de la combustion diesel, en azote et vapeur d’eau inoffensifs pour l’environnement, grâce à une réaction chimique déclenchée dans le catalyseur SCR .
Le réservoir d’AdBlue est séparé de celui du carburant et doit être régulièrement rempli. Un témoin lumineux avertit dès que le niveau devient bas, et sans AdBlue le véhicule peut refuser de démarrer ou entrer en mode dégradé .

Obligations et législation française en 2025
Depuis 2006 pour les poids lourds et progressivement sur la plupart des voitures diesel, l’AdBlue est imposé par la réglementation pour respecter les normes européennes sur les émissions.
Toute suppression ou désactivation de ce système expose à :
- Amendes jusqu’à 7 500 € voire 30 000 € pour fraude avérée .
- Risque d’interdiction de circulation.
- Perte potentielle de garantie constructeur.
La législation impose aussi une consommation minimale d’AdBlue : chaque véhicule doit consommer au moins 15 litres pour 10 000 km .
Ce renforcement vise à décourager la fraude et à limiter les NOx, dans un contexte de contrôles accrus et de lutte contre la pollution.
Problèmes fréquents liés à l’AdBlue
Si le système SCR ou un capteur tombe en panne, le véhicule peut refuser de démarrer, générer des alertes ou passer en mode dégradé. Les coûts de réparation ou d’entretien d’un système AdBlue défaillant sont souvent très élevés, ce qui pousse certains automobilistes à chercher à contourner le dispositif malgré l’illégalité .

Reprogrammation moteur : suppression ou modification de l’AdBlue
Certains préparateurs et garages spécialisés proposent la « reprogrammation AdBlue OFF », une manipulation du logiciel du calculateur moteur (ECU) pour désactiver entièrement le système SCR . Cette opération :
- Supprime la gestion AdBlue (plus d’injection, plus d’erreur ni d’alerte de niveau bas).
- Élimine les risques de blocage/démarrage impossible en cas de panne de l’AdBlue.
- Requiert l’utilisation d’outils spécifiques pour accéder au logiciel moteur.
- Coûte généralement entre 300 € et 450 € .
Des alternatives généralement proposées sont :
- Réparation/reconditionnement des éléments du système AdBlue (cas de certaines marques comme PSA).
- Suppression combinée avec la neutralisation du FAP (filtre à particules) ou de la vanne EGR, pour optimiser la fiabilité mécanique sur des véhicules anciens ou en usage export .

Risques, conséquences et aspects éthiques
- La suppression du système AdBlue entraîne une augmentation significative des émissions de NOx, nuisibles pour l’environnement et la santé publique .
- Toute modification visant à rendre inopérant un dispositif antipollution est strictement interdite sur les routes françaises et européennes : en plus d’être sanctionnable en cas de contrôle, elle vaut la perte de toute garantie constructeur et d’assurance en cas d’accident imputable .
Tableau récapitulatif
Critère | Système AdBlue d’origine | Après suppression/reprogrammation |
Émissions de NOx | Très faibles | Élevées / hors norme |
Contrôle technique | Conforme | Recalé si fraude détectée |
Amende potentielle | Aucune | Jusqu’à 30 000 € |
Risques pour l’environnement | Faibles | Importants (pollution accrue) |
Démarrage véhicule | Bloqué si panne | Toujours possible |
Garantie/assurance | Valides | Perdues |
L’AdBlue occupe une place centrale dans la lutte contre la pollution des véhicules diesel en France. Les modifications visant à supprimer ou désactiver ce système sont de plus en plus traquées par la législation et exposent à de lourdes sanctions.
Bien que la reprogrammation offre une parade technique aux défaillances coûteuses de l’AdBlue, elle présente d’importants risques écologiques, juridiques et financiers dont il faut pleinement mesurer les conséquences .